ARTISTE CÉLÈBREFaissal Ben kiran

Faissal Ben Kiran est un artiste plasticien et professeur d’arts plastiques à Tétouan, sa ville de naissance et de résidence. Il est de ces (rares) artistes ayant bien profité de leur formation aux Beaux-Arts de Tétouan aussi bien dans sa composante académique que dans celle conceptuelle.

Dans ses portraits, il rend hommage à la femme à l’instar des grands maîtres de la peinture classique et moderne (L. de Vinci, J. Vermeer, E. Manet).

Il représente de belles femmes tétouanaises portant toujours des caftans traditionnels somptueux, confectionnés avec des tissus chers tels le brocart ou Lekhrib, et des bijoux comme des mariées, mais aussi de jeunes femmes noires (rayonnantes !) faisant allusion à ces servantes africaines subsahariennes ayant grandi dans certaines familles marocaines jusqu’à devenir des dadas indispensables au bon fonctionnement des affaires internes de celles-là.

Il leur attribue même des prénoms poétiques tombés dans l’oubli tels Anbar, Ouarda, Johara, Marjana, Yaqouta, Fanida, Bodour, Nour, Batoul, Louiza ou Soltana, comme ceux des vraies maîtresses de maison, et les entoure d’objets valeureux (céramiques, horloges dorées, Bougeoirs,…) et / ou d’œuvres d’artistes marocains et étrangers (El Glaoui, Belkahia, Melehi, Ben Cheffaj, Ouazzani, Laâtiris, Shimi, Binebine, Cézanne, Botero,…).

En parallèle, Ben Kiran a développé une série de peintures-installations intrigantes où il a accentué ses clins d’œil artistiques en juxtaposant des livres d’art, des fruits, des jouets d’enfant, des objets artisanaux ou triviaux et même des œuvres d’artistes célèbres ou motifs les représentant (Van Gogh, Giacometti, Dali, Bacon, Miró, Viallat, Duchamp, Koons, Gharbaoui, Cherkaoui, Hamidi, Melehi, Kacimi, Ben Cheffaj, Ouazzani, Chaïbia,…).

Ces objets et œuvres d’art établissent des dialogues et des questionnements imprévisibles entre les styles, les courants et les époques

Tel un déterreur ou un restaurateur de la mémoire, Faissal Ben Kiran exhume des éléments et des symboles traditionnels marocains pour les mettre au goût du jour, convoque mais interroge aussi toute l’histoire de l’art avec ses célébrités et ses zones d’ombre dans ses œuvres qui plaisent et intriguent aussi bien par leur familiarité que par leur étrangeté.


Faissal Ben Kiran ou la peinture du sensible

Baudelaire, chantre de la beauté, inscrit dans un de ses plus éternels poèmes des Fleurs du Mal, intitulé « Les Phares », un vibrant hommage aux artistes, aux peintres et aux compositeurs ; car il les considère comme des démiurges, créateurs d’univers inédits et originaux. Son âme tourmentée de poète n’est charmée que par la transposition des sens par devant de la beauté absolue.