ARTISTE CÉLÈBREAziz Benja

La nature comme métaphore : Généralement en art et particulièrement dans la peinture figurative, il n’y a pas de monde tout fait qui serait à reproduire simplement sur la surface du support.

L’artiste-peintre Aziz Benjal’a bien compris, qui s’est depuis longtemps trouvé sa formule à lui, sa conception propre de la nature, où les formes ne sont pas explicitées et où la lumière est débitée en autant d’instantanés saisis au vol et fixés directement sur le support.

Considéré comme son thème majeur, le paysage naturel qu’il s’est inventéa certainement des racines fort éloquentes dans l’histoire de l’art. D’excellents paysagistes sont passés par là, entre autresles Impressionnistes dont la pratique paysagère avait fait la gloire et chez qui prédomine la technique de l’articulation colorée sur la dénotation figurative

Cela est patent dans le jeu modelé de Benja (les dégradés des ombres et de la lumière), dans son arithmétique des touches, et, dans une moindre mesure, dans son choix (partiel et symbolique) de la forme du support, à savoir le tondo, qui évoque cette notion de cycle et de recommencement, partant d’infini.Sans travailler directement sur le motif, ou par le biais de la photo, il s’est créé un espace quasi illusionniste,en mettant dedans une petite dose de mystère…

Dans chacune de ses compositions, on retrouve le même regard qui les a fait naître :de coloriste subtil, allusif, poétique.

Aziz Benja organise donc son espace optique de manière dynamique, il le caractérise par des rapports de tons et devaleurssolides et originaux, sans cesser de professer lemême flou vibratile, qui découle de ses jeux de lumière

Au terme de chaque réalisation, apparaît une foule de variations chromatiques comme en ébullition, des transformations de vue et d’atmosphère à la limite de l’abstraction, une abstraction aussi lyrique qu’inattendue. Sauf que la stratégie perspective de l’artistereste arrimée à la ligne horizontale,la ligne naturelle, celle du paysage.

Une stratégie se déclinant en une focale verticale, mono-centrée, parce que seul point de fuite où viennent se rencontrerlesreflets miroitants de l’eau (dormante ou courante, profonde ou qui l’est peu) qui s’échappent dans l’air, et l’éclat azuré ou la faible lueur d’un ciel à fonction nominale.

De part et d’autre de cette focale, se présentent, toujours verticalement, des formes végétales (arbres, branches tombantes, feuilles) dont le chromatisme changeant allégorise le temps et la saison qu’il doit faire. Benja réussit à innerver son cadre d’un regain d’harmonie, de paix, de rêverie, d’évasion contemplative, catégories sentimentales présumément inhérentes à ce genre de picturalité.